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« Un conte plein de bruit et de fureur et qui signifie : RIEN. »
Festival MYTHOS
En partenariat avec le Théâtre National de Bretagne
Macbeth.
21:00 Vendredi 4 / 16:00 Samedi 5 avril
Théâtre National de Bretagne, Rennes
Auteur William Shakespeare
Traduction André Markowicz

Adaptation et mise en scène David Gauchard
Assistanat à la direction d’acteur·rices Emmanuelle Hiron

Avec ARM, Marina Keltchewsky, Vanessa Liautey, Vincent Mourlon, Sophie Richelieu et François Robin
Voix Barthélémy Pollien et Joshua Renault
Musique ARM et François Robin
Textes additionnels « Les Sonnets » de William Shakespeare,
traduction d’André Markowicz et Françoise Morvan (Editions Mesures)


Scénographie David Gauchard & Fabien Teigné
Régie plateau et régie générale Olivier Borde
Création et régie lumière Didier Martin
Création et régie vidéo Alexandre Machefel
Création et régie son Mikael Plunian
Costumes Emmanuelle Thomas
« Dans ce travail, je fais confiance entièrement à la langue de Shakespeare et à l’intelligence intuitive des spectateurs. Le chemin de mise en scène est un choix radical, assumé où le vers élisabéthain se trouve en lumière « bien avant » les acteurs, les costumes et le décor.
Où le jeu est frontal, suggéré, minimaliste, et j’ai presque envie de dire radiophonique.
Quoi qu’il en soit, le texte reste pour moi la pierre angulaire de cet édifice.

L’auteur-compositeur et rappeur ARM, à la voix et au phrasé incomparables, a écrit la quasi totalité de la musique du spectacle et incarne le rôle éponyme par le verbe.
Il emprunte un chemin d’acteur mais ne joue pas à l’acteur. Par son flow, il est le vecteur du texte, de ses mouvements et de sa parfaite diction et compréhension.
Le résultat est que la salle écoute tout le long de la représentation la voix du texte.
« L’oreille et l’oeil » disait Shakespeare…

Les sorcières ne seront pas incarnées. Et pourtant elles seront là. Leur immatérialité sera la réponse la plus crédible que j’ai trouvé pour les faire vivre.
De même que la présence « audio » des enfants dans la pièce (je parle de Fléance (fils de Banquo) et du fils de Lady Macduff). Les morts, eux, seront signifiés par le fait de dire (avec sobriété) un sonnet avant de sortir de scène. Pas d’hémoglobine. Pas d’emphase. De la poésie. Le texte dit, donc : c’est.

Macbeth (le non-acteur) quittera, lui, définitivement le théâtre pour signifier sa fin. Il dira à l’acteur Macduff avant de partir :

« Dehors brève bougie ! La vie une ombre
Qui marche, un pauvre acteur qui se pavane
Et se démène une heure sur l’estrade,
Et puis qu’on entend plus; un conte dit
Par un idiot, plein de bruit et de fureur
Et qui signifie : RIEN. »

Signifiant le « rien » et sa condition « de non-acteur », justement. On ne vient pas voir l’acteur Macbeth, mais la pièce Macbeth. Son édifice, sa construction, sa langue.

… la mise en scène suit. Offrant ses pleins et ses vides.
Laissant le spectateur lire le nom des protagonistes de la scène pour une meilleure compréhension de celle-ci ou suivre les accélérations de l’intrigue par de rapides résumés en surtitrage. Au dessus de l’acteur qui joue Banquo lors de la scène du banquet, on peut lire « Le fantôme de Banquo » et tout le monde comprend. L’enjeu n’est pas ici de faire un exploit d’ingéniosité holographique; et je ne spoile rien en disant ça ; la ligne de conduite étant que tout le monde comprenne ce qui se joue. L’ensemble de la troupe est également au diapason de ce parti pris de mise en scène. S’appuyant sur le beat, la musique du texte sans artifice, quasi sans « décor », sans fioriture. A l’os. Alternant texte et image, silence et chant. Cherchant toujours l’écrin le plus juste pour distiller avec rythme et tension la langue de Shakespeare à l’oreille-roi du spectateur. Toute la gageure étant de monter une idée, une vision de Macbeth avec seulement 6 acteur·rices et rester crédible et audible de bout en bout.

L’adaptation se concentrant sur la trajectoire du couple. Le sonnet 12 et 71 ajoutés pour amplifier d’un côté l’infertilité du couple et de l’autre la folie et le suicide de Lady Macbeth.
De même, je ne me suis pas imposé de parallèles « actuels ». On parle ici de tyrannie, de peurs, de folies meurtrières. Je me suis dit que je n’avais pas besoin de ramener la pièce à aujourd’hui pour lui donner plus d’impact, de résonance, mais que c’était plutôt à nous d’aller vers elle, vers sa poésie obscure.
C’est sans doute l’inverse de ce que l’on fait aujourd’hui pour les spectacles documentaires ou intimistes. Comme je l’ai fait dans mes créations les plus récentes (ᐃᓄᒃ [Inuk], Le fils, Time to tell, Nu ou prochainement dans Soprane). Ici ce qui m’anime c’est de se laisser aller dans un univers intemporel et la poésie des sonnets de Shakespeare est assurément intemporelle.
Oui, aujourd’hui, monter une pièce de troupe et donner à entendre de la poésie est sans aucun doute un défi esthétique, économique et politique…

A chaque représentation depuis la création, et je le dis, avec étonnement : la salle est pleine car un classique Shakespearien attire. Et pourtant le public a peur en entrant en salle. Peur de ne pas comprendre. Peur de la lourdeur ou de la longueur. Et in fine : il sort grandit, je crois, de cette proposition qui fait la part belle au texte et à la capacité qu’à le théâtre à nous élever (ensemble et pour soi) à l’instant juste de la représentation, du jeu vivant.
Nous avons donné deux représentations en scolaire à l’automne avec le même émerveillement d’entendre les applaudissements nourris, fruits du travail de la troupe, de l’auteur et son traducteur mais aussi de chacun·es qui se sent à la fois fier·es, soulagé·es et grandi·es par le Théâtre. »

Interview David Gauchard
Contacts
David Gauchard
Metteur en scène

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jerome.bardeau@unijambiste.com

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Production / Diffusion
Logistique / Communication
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Presse
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+33 6 11 20 57 35
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L’unijambiste – 456 route de Limoges – 87400 Geneytouse
David Gauchard est associé à L’Archipel, scène nationale de Perpignan.
La compagnie L’unijambiste est conventionnée par le Ministère de la Culture et de la Communication – DRAC Nouvelle-Aquitaine et la Région Nouvelle-Aquitaine et bénéficie du soutien à la diffusion des spectacles de la Ville de Limoges.