« Chrones » questionne notre relation au temps, à l’action, au sensible. Est t-il désirable de contrôler notre environnement jusque dans les plus petits interstices de ce temps nommé réel ? C’est aujourd’hui sans retenue que nous cherchons à devenir polychrones ; à manipuler les matières, en anticiper les signaux et cumuler nos actions à chaque instant pour raccourcir le temps d’interaction avec nos paires. Nous déléguons volontiers à l’outil, quitte à perdre nos savoir-faire, notre savoir être, le temps de l’ennui et du rêve. Cette question nous envahit de jour en jour et devient prégnante sur scène, comme amplifiée lors du temps de l’interprétation. Peu importe nos mediums d’artistes ou de techniciens. Fi des classes comme des castes il ne subsiste lors de ce voyage à l’intérieur du temps que les artisans d’une oeuvre vivante et leur auditoire. Le plateau devient alors un laboratoire d’alchimie sensoriels, où des tisserands d’étoffes sonores et visuelles, d’origines numérique comme analogique ou organique, cherchent l’altération de la perception du temps.