Ouest-France / Isabelle Bordes
Un premier soir fort
Avec Herem, la compagnie L’unijambiste a apporté encore une autre vision de l’humanité. Une vision à hauteur d’homme, au seuil de la mort, l’âme en terreur. Dans les mots puissants et justes, et jusque-là inédits, du texte d’André Markowicz, avec pour décor les photos dépliées de Dan Ramaën, le metteur en scène David Gauchard a magnifiquement posé les voix de Arm et de Vincent Mourlon, des voix qui prononcent les mots jusqu’à l’os, dans toutes leurs assonances, tandis qu’Olivier Mellano a apporté une nouvelle fois la preuve de son intuition extraordinaire à traduire à la guitare les sentiments les plus intimes.
La Montagne / Robert Guinot
Herem est un spectacle d’un peu moins d’une heure, concis et magistral. aussi, lorsqu’il s’est achevé, aucun spectateur ne s’est levé. Chacun était gagné par l’émotion. A la puissance du propos s’ajoutait une mise en scène sobre et forte, un texte parfaitement restitué et des photographies emprises de sensibilité, alors que la musique, inspirée et intuitive, prolongeait les mots en traduisant l’intimité des sentiments.
Voici l’homme face à la terreur de disparaître, qui s’accroche à la vie. Voici l’homme au seuil de la mort, voici des mots parfois mystérieux qui emportent le public. Il est question de transmission, d’héritage et d’un regard sur la vie qui passe. Gauchard, comme à son habitude, a parfaitement marié les technologies actuelles et la belle tradition de la scène pour donner libre cours à sa créativité et à un talent singulier.