La Terrasse / Eric Demey
Inuk signifie « l’Homme ». Un titre parfaitement trouvé
David Gauchard et ses collaborateurs sont revenus du Nunavik avec un spectacle composite, entre documentaire et poésie, qui traverse avec délicatesse et efficacité bon nombre des problématiques de cette « tribu esquimau » : disparition des traditions, dissensions générationnelles, invasion du monde moderne, rapport dégradé à la Nature, le tout sur fond, naturellement, de réchauffement climatique. (…) Car à travers l’histoire des Inuit, c’est bien sûr celle des hommes qui se joue, celle d’une Humanité toute entière oublieuse de son inscription dans la Nature, et qui risque fort de le payer demain.
Théâtre(s) / Nadja Pobel
David Gauchard a ramené du Grand Nord un spectacle fait de constellations
Pas de narration classique mais un enchaînement de saynètes toutes axées sur le ressenti. En travaillant à l’extrême les éléments physiques du décor comme le sol (le bruit des pas qui font craquer la neige sont infiniment justes) ou la bande son grâce au talent immense de son fidèle compositeur Arm, c’est une ode à la nature et aux habitants du Grand Nord que construit la Cie L’unijambiste. (…) Gauchard instille une poésie très douce et sans angélisme à hauteur d’enfant concomitamment à un discours politique à destination des grands à lire sur des cartouches. Avec un effort constant prête à la forme (…), le fond du propos est puissamment et sensitivement transmis.
La Scène / Cyrille Planson
[Inuk] est un des projets les plus intrigants de la saison jeune public 2015/2016
C’est aussi une première tentative pour David Gauchard que l’on connaissait jusque là pour ses mises en scènes, souvent remarquables, de grands classiques Shakespeariens. [Inuk] est comme « un livre d’images » explique-t-il. (…) C’est même la principale caractéristique de cette création, sans textes ou presque, au graphisme léché et aux effets scéniques saisissants. Entre théâtre de fiction, performance et théâtre documentaire, David Gauchard livre ici une rêverie onirique sur les sociétés animistes, leur rapport à la nature et une réflexion profonde sur les mondes finissants.
La Provence / Philippe Merle
[Inuk], le grand nord à fleur de peau
[Inuk] mélange les disciplines avec inspiration. Entre anecdotes quotidiennes et vrai regard humain sur leur condition aujourd’hui, broyés par le mode américain, David Gauchard et son équipe signent une belle initiation et un bel hommage à cette culture méconnue. Aux talents d’Emmanuelle Hiron et Nicolas Petisoff pour le jeu, il faut ajouter la performance « beatbox » de L.O.S, la partition originale électro d’Arm et l’excellent travail graphique de David Moreau.
La Montagne / Robert Guinot
Dans la magie du Grand Nord
Pour la première fois, David Gauchard s’adresse au jeune public. (…) Mais le propos dépasse le jeune public. (…) Peu importe l’âge pour se laisser emporter par la poésie et la beauté d’un spectacle parfaitement élaboré, qui se dévoile à la manière d’un livre d’image, esthétique et magique à la fois. David Gauchard a questionné, avec un regard émerveillé et en évitant les clichés, l’avenir d’un peuple patient et sage. Ainsi [Inuk], au plus proche du quotidien, revêt une dimension profondément humaine.
Revue Jeu (Québec) / Anaïs Heluin
[Inuk], le Nunavik à portée de rêve…
À quoi bon raconter une histoire avec Inuit, quand on sait qu’ « il y a plus de récits sur les Inuit que d’Inuit » ? David Gauchard et ses compagnons de L’unijambiste ont raison, pour évoquer le Nunavik il vaut mieux éviter toute narration. Adopter la logique du rêve. Ou son absence de logique. Dans [Inuk] comme dans tous les rêves, tout est permis. Un pingouin bipède peut pêcher à la ligne et sortir d’une glacière un poste de radio. Un phoque peut dormir dans un sac de couchage et toute cette faune anthropomorphe composer des tableaux vivants sur le hip hop de Arm et L.O.S. (…) La poésie d’Inuk n’est jamais gratuite. Libre à chacun de rester dans l’enchantement ou de dérouler tous les sens de cette délicate évocation d’une culture en danger. Une belle preuve de confiance dans l’intelligence des plus jeunes, encore trop rarement sollicitée dans les spectacles français jeune public.
Le Populaire du Centre / Muriel Mingau
Une oeuvre forte
Cette pièce très visuelle, porteuse d’un texte léger, poétique, et d’une musique signée Arm, est un enchantement pour les yeux, l’oreille, le coeur. (…) Pourtant, l’oeuvre est aussi un document. Elle peint la vie des Inuit d’aujourd’hui et d’hier. (…) Le propos n’a rien de didactique. Il se donne avec grâce et délicatesse au fil d’une esthétique finement colorée. Grâce à elle, une nature grandiose est présente sur scène, stylisée, tout comme des phoques, pingouins, rennes et ours blancs. Que va devenir cette nature, le monde ? La pièce évoque les dégâts causés par l’homme. Or détruire la planète, c’est se détruire soi-même. Mais l’espoir pointe, une lueur, portée par la langue inuit. Superbe.