Travail autour des poèmes de Shakespeare dans la traduction de Françoise Morvan et André Markowicz
(…) après avoir vu l’extraordinaire spectacle « By Heart » du metteur en scène portugais Tiago Rodrigues, j’ai senti qu’il était possible que je puisse rendre en français une musique anglaise — musique que j’entendais en portugais, dans la traduction dite par Tiago (…), c’est-à-dire une prise en compte non pas du mot à mot mais de l’ensemble, comme d’un organisme à recréer en respectant, la structure du mètre et des rimes. Et puis Françoise Morvan s’est prise au jeu, elle aussi, nous avons travaillé et travaillé et travaillé pour faire entendre non seulement la musique, mais pour être au plus proche de ce qui nous semblait être le sens, sémantique, historique, stylistique, de ces textes.
Ces traductions (toutes nos traductions, mais celles-là particulièrement) sont faites pour être dites à haute voix, ou, du moins à être lues avec ce que j’appelle « les oreilles des yeux ». Oui, écoutez la voix. Les voix. Écoutez la musique que nous avons tenté d’approcher : non pas de calquer, puisque cette musique part des mots d’une langue donnée, mais de recom- poser, de la façon dont nous le sentions, nous le pensions, nous le voulions (je ne sais pas quel verbe — les trois ensemble) possible.
Que cette musique, — si ça pouvait se faire ! — devienne aussi la vôtre.
André Markowicz